Près de seize ans après ma formation à l’hypnose médicale auprès de Jean-Marc Benhaiem et de l’influence philosophique de François Roustang, il m’est agréable de m’interroger sur ma pratique de l’hypnose en médecine générale.
Outre la transformation personnelle qu’il est classique d’exprimer comme tous ceux qui ont été initiés à l’hypnose, j’aborderai ici mes rapports aux patients, à la maladie et ma position en tant que soignant.
L’art de la médecine, et tout particulièrement en médecine générale, consiste à écouter, observer, déduire et agir ; l’apport de l’hypnose médicale, dans chacune de ces phases, est essentiel. Les différentes acuités, en particulier auditive et visuelle, que l’on développe par la pratique de l’hypnose médicale, nous permettent de perce- voir plus facilement derrière certaines plaintes somatiques la souffrance psy- chique qui s’y cache.
Les quelques minutes de plus que nous accordons aux patients pour s’exprimer orientent souvent la consultation dans un autre axe que la simple prescription d’un antalgique pour des lombalgies, d’un somnifère pour une insomnie, ou des anxiolytiques pour un surmenage professionnel. La présence et l’écoute deviennent plus intenses et parfois un recadrage, une reformulation ou une injonction paradoxale suffisent au patient pour qu’il change de « point de vue » sur sa propre plainte.
En médecine générale, le médecin est confronté à la totalité des pathologies organiques et psychiques. Le champ d’action du généraliste pour lequel l’hypnose peut être proposée est donc très large et il est essentiel qu’il se limite aux domaines où il a acquis une compétence. Avec le temps et l’expérience nous avons tendance à élargir cet espace et c’est en cela que les lectures spécialisées et la « formation continue » prennent une place fondamentale.
La recherche d’efficacité à tout prix et une proposition de l’hypnose à tout bout de champ sont une source de désenchantement et d’échecs ; il est donc essentiel de proposer une expérience avec un objectif simple et limité afin d’optimiser les chances d’obtenir un changement chez le patient et d’établir un vrai lien de confiance avec lui.
Dans ce contexte et notre position privilégiée qui permet un suivi au long cours de nos patients, je suis impressionné par la satisfaction obtenue dès la première séance. Cette séance que l’on peut appeler « unique » est très satisfaisante pour le généraliste qui n’a pas pour ambition de développer une relation psychothérapeutique classique avec des consultations itératives. C’est en ce sens que je pro- pose en général une à trois séances pour atteindre un objectif qui, s’il n’est pas at- teint, ne le sera pas plus au bout de dix. Nous restons ainsi dans ce cadre de la thérapie brève qu’est, et devrait rester, l’hypnose médicale.
Le médecin généraliste se doit d’être compétent et d’apporter à son patient tout ce que la science lui donne comme effi- cacité diagnostique et thérapeutique et l’hypnose ne doit en aucun cas nous dis- traire de ce devoir. Mais la richesse du médecin hypnothérapeute est de ré-hu- maniser cette médecine trop technique et parfois agressive par une prise en charge globale, un accompagnement et une écoute forte, rendant ainsi au patient sa place d’acteur actif.
L’ORGANISATION
Dans l’effervescence d’un cabinet médical s’est très vite posée la question de l’organisation du planning avec la nécessité d’avoir des créneaux horaires dédiés à l’hypnose conventionnelle. Je consacre une heure en fin de journée, moment où le cabinet est calme. Ce qui me permet aussi, je l’avoue, de me libérer de la pression de la journée et de prévenir le « burn-out » qui menace les médecins. J’effectue aussi, le mercredi après-midi, des consultations dans un cabinet parisien consacré à l’hypnose médicale et je suis enseignant et formateur au sein de l’AFEHM. Ma communication se limite à un affichage dans ma salle d’attente, aux conférences que j’effectue auprès de confrères, mais aussi, et surtout, le bouche-à-oreille.
Outre la transformation personnelle qu’il est classique d’exprimer comme tous ceux qui ont été initiés à l’hypnose, j’aborderai ici mes rapports aux patients, à la maladie et ma position en tant que soignant.
L’art de la médecine, et tout particulièrement en médecine générale, consiste à écouter, observer, déduire et agir ; l’apport de l’hypnose médicale, dans chacune de ces phases, est essentiel. Les différentes acuités, en particulier auditive et visuelle, que l’on développe par la pratique de l’hypnose médicale, nous permettent de perce- voir plus facilement derrière certaines plaintes somatiques la souffrance psy- chique qui s’y cache.
Les quelques minutes de plus que nous accordons aux patients pour s’exprimer orientent souvent la consultation dans un autre axe que la simple prescription d’un antalgique pour des lombalgies, d’un somnifère pour une insomnie, ou des anxiolytiques pour un surmenage professionnel. La présence et l’écoute deviennent plus intenses et parfois un recadrage, une reformulation ou une injonction paradoxale suffisent au patient pour qu’il change de « point de vue » sur sa propre plainte.
En médecine générale, le médecin est confronté à la totalité des pathologies organiques et psychiques. Le champ d’action du généraliste pour lequel l’hypnose peut être proposée est donc très large et il est essentiel qu’il se limite aux domaines où il a acquis une compétence. Avec le temps et l’expérience nous avons tendance à élargir cet espace et c’est en cela que les lectures spécialisées et la « formation continue » prennent une place fondamentale.
La recherche d’efficacité à tout prix et une proposition de l’hypnose à tout bout de champ sont une source de désenchantement et d’échecs ; il est donc essentiel de proposer une expérience avec un objectif simple et limité afin d’optimiser les chances d’obtenir un changement chez le patient et d’établir un vrai lien de confiance avec lui.
Dans ce contexte et notre position privilégiée qui permet un suivi au long cours de nos patients, je suis impressionné par la satisfaction obtenue dès la première séance. Cette séance que l’on peut appeler « unique » est très satisfaisante pour le généraliste qui n’a pas pour ambition de développer une relation psychothérapeutique classique avec des consultations itératives. C’est en ce sens que je pro- pose en général une à trois séances pour atteindre un objectif qui, s’il n’est pas at- teint, ne le sera pas plus au bout de dix. Nous restons ainsi dans ce cadre de la thérapie brève qu’est, et devrait rester, l’hypnose médicale.
Le médecin généraliste se doit d’être compétent et d’apporter à son patient tout ce que la science lui donne comme effi- cacité diagnostique et thérapeutique et l’hypnose ne doit en aucun cas nous dis- traire de ce devoir. Mais la richesse du médecin hypnothérapeute est de ré-hu- maniser cette médecine trop technique et parfois agressive par une prise en charge globale, un accompagnement et une écoute forte, rendant ainsi au patient sa place d’acteur actif.
L’ORGANISATION
Dans l’effervescence d’un cabinet médical s’est très vite posée la question de l’organisation du planning avec la nécessité d’avoir des créneaux horaires dédiés à l’hypnose conventionnelle. Je consacre une heure en fin de journée, moment où le cabinet est calme. Ce qui me permet aussi, je l’avoue, de me libérer de la pression de la journée et de prévenir le « burn-out » qui menace les médecins. J’effectue aussi, le mercredi après-midi, des consultations dans un cabinet parisien consacré à l’hypnose médicale et je suis enseignant et formateur au sein de l’AFEHM. Ma communication se limite à un affichage dans ma salle d’attente, aux conférences que j’effectue auprès de confrères, mais aussi, et surtout, le bouche-à-oreille.